Je me propose de vous raconter ici mes tout débuts en Kite… (Si c’est pas l’endroit, l’administrateur fera le ménage


Ca rappellera peut être des souvenirs aux supers-pros, et ça donnera une idée à ceux qui se tâtent. Je vais quand même essayer de donner quelques détails de mes impressions, en somme, le post que j’aurais aimé lire avant de commencer, pour savoir un peu plus à quoi je pouvais m’attendre, et peut être anticiper les quelques pièges habituels !
Alors voilà, j’ai 45 ans

Et puis, le coup classique, je me suis fait rattraper par la vie, le taf qu’on ne trouve qu’en région parisienne, les vacances qui se réduisent comme peau de chagrin, les gosses qui ont besoin de leur papa, et madame qui apprécie de moins en moins que monsieur se tire en planche pendant qu’elle court après les 3 petits monstres sur la plage…
Bref, fourgage du matos la larme à l’œil…

On se console avec du cerf-volant de traction à poignées, et un mountainboard pour amuser la marmaille sur la plage.
Pendant les années d’après, j’ai cherché à débuter le Kite. Ça a l’air bien fun, moins de matos, et avec un niveau débutant, on ira moins loin, moins longtemps … c’est apparemment conjuguo-compatible

Mais, j’ai accumulé la scoumoune : stages complets, ou alors quand j’ai réussi à m’inscrire, pétole totale, ou la dernière fois, grosse tendinite deux jours avant… J’ai fini, de guerre lasse, par laisser tomber…

Mais on ne se refait pas, ça me travaille quand même... En vacances sur la côte atlantique, un bon pote local, excellent Kiteur, me fait faire des sessions de manipulation d’une aile sur la plage. Ok, j’ai lu tous les avertissements : c’est dangereux, faut pas, etc… Mais je fais confiance au local connaisseur (et j’ai vu que les écoles de kite du coin commençaient comme ça), l’aile est petite, et par vent laminaire régulier et faiblissant, avec le pote très prudent, je tente. J’en ferai 3 après-midis au total, et tout de suite, je fais mes traces en Z sur le sable sans problèmes, plus une séance de nage tractée dans une grande baïne… les sessions s’arrêtent quand l’aile ne tient plus en l’air.
C’est marrant, fatiguant quand même, et j’ai le cou bien raide, le lendemain, à force de regarder en l’air … Ça paraît pas sorcier, et comme tous les c…s, je me trouve plus fort et meilleur que tous les autres, et je me dis « fastoche » !


Pour me calmer

Un jour où le vent est offshore, rafaleux et plutôt fort (dans les 30 nœuds, à vue de nez), on prend une aile de … 15m² obsolète et dont il ne se sert plus, et on va sur une plage. Il y a là un vieux blockhaus en voie d’écroulement. Un mur est épaufré, et un des aciers de structure du béton armé est dégagé sur 10cm, à hauteur de hanches. Ca fait une boucle, juste de quoi y mettre un mousqueton.
On déballe prudemment, et on met le chicken loop sur le mousqueton, passé sur l’acier du blockhaus, je suis simplement derrière sur un côté, la barre dans les mains. Et hop, on envoie… ! Vingt dieux




Une suspente finira par lâcher, mettant fin à la session. Mais on s’est bien amusés quand même !
Et puis, 6 mois après, le petit miracle : mutation professionnelle à … Marseille ! Yessss ! Soleil, mer ! Je me remets à la planche direct en arrivant, et puis, plus le feu sacré, plus envie, ça m’emm…de quand il y a pas 35 nœuds… Alors, le Kite ? Why not ?

Bon, la côte est pas vraiment accueillante sur place… rochers partout, digues agressives, micro plages surpeuplées au premier rayon de soleil. En planche, pas de problèmes, mais en kite… ? Les autres spots sont quand même plus loin.
On me conseille de débuter carrément en pleine eau. Pas de danger de se faire emporter sur une falaise, et au pire on fait des bonds sur l’eau façon Flipper le dauphin…

Banco ! J’envoie les sous, cette fois c’est parti !...
