Dans de nombreux posts sur les forum de kite, j'ai lu la déception de personnes lors de leur retour de voyage dans les camps de kite de Dakhla !
A chaque post je me demande vraiment pourquoi ces gens n'ont pas essayé de s'organiser par eux-même sur place, de se loger dans Dakha, de participer un minimum a la vraie vie du sud Maroc ! Ca pimente un peu le voyage ça !!
Je comprends bien que le kite soit leur principale motivation mais je trouve vraiment dommage de ne pas gouter à cette vie marocaine certes assez roots, je vous l'accorde, mais qui vaut quand même le détour.
Y'a plein de logement que l'on peut louer dans Dakha a un prix très raisonnable et qui offre un confort tout a fait agréable (Bon ! c'est de la construction à la marocaine quand même, c'est pas du 3 étoiles ! mais pour quelques semaines sur place...)
Je me demande combien sont allés sentir l'ambiance du marché couvert de Dakhla, voir le port où débarquent les pirogues remplies de poulpes, etc.... y'a pas que la lagune là-bas
Dakhla a aussi une histoire très très particulière et je doute que beaucoup de kitesurfer qui transitent là-bas en aient eu connaissance.
Je ne prétends pas avoir la science infuse mais si ça intéresse certains sur ce site , je peux vous faire un petit topo de ce qui s'est passé à Dakhla ces 30 dernières années...
Déceptions dans les camps de Dakhla....
Modérateurs : Aventout, lionel
Avant de faire du kite, j'étais (et je suis toujours d'ailleurs !) passionné de pêche et j'ai fait plusieurs déplacements à Dakhla pour pécher les courbines notamment, gros poissons blancs que l'on pêche là-bas des falaises et des des plages agitées.
Je n'ai pas d'avis à vous donner sur les différents camps de pêche et de kite européens, à l'époque ou j'y allais, il n'en existait qu'un seul, et je me suis toujours passé de ses services. Je louais avec des potes un appartement dans la ville de Dakhla et je péchais des plages en compagnie d'un ami Sahraoui dont la vente des courbines représentait son moyen d'existence. Un très chic type dont j'ai régulièrement des nouvelles et qui continue cette activité .
Pour faire court, Dakhla est une ville portuaire récente qui est située non loin de la frontière mauritanienne. Ce fut durant les années 75 jusque dans les années 80 le théâtre des affrontements du «Front Polisario » entre l'armée marocaine et les résistants Sahraouis (qui occupaient ce désert avant la prise de position de l'armée). Ce conflit durera une dizaine d'année et fera des milliers de morts de chaque côtés !! Un des pires épisodes de cette guerre fut l'anéantissement total des habitants du « village espagnol », village aujourd'hui fantôme situé face à Dakhla, de l'autre côté de la lagune, ! les Sarhaouis une nuit ensablèrent vivants les 600 occupants marocains du village et aucun corps ne fut retrouvé !
Une très grande partie du désert autour de Dakhla fut truffé de mines par l'armée Marocaines et je déconseille fortement de partir en ballade dans le désert, que ce soit en 4x4, à pieds ou même à dos de chameau sans un guide marocain très expérimenté sous peine de finir en petits morceaux ! Il existe encore aujourd'hui une tension entre l'armée et le Sahraouis et des échauffourées éclatent régulièrement.
Dakhla est aujourd'hui une ville qui vit essentiellement de la mer : de la pêche au chalut et de la pêche des poulpes dont les asiatiques raffolent. Sur le port de Dakhla, une usine de conditionnement des poulpes fonctionne en 3/8, et de nombreux hommes de la ville embarquent sur de gros chalutiers ou sur des espèces de grandes pirogues de 8 m de long environ par équipages de 5 ou 6 hommes. Sur ces petites embarcations, ils restent parfois en mer une semaine et font tout à bord : pêche, feu pour se réchauffer et se nourrir...
Comme chacun a pu le constater, le vent là-bas souffle fort et des embarcations chavirent régulièrement sous la force de le houle. Le large de Dakhla est aussi le passage forcé des bateaux de migrants clandestins d'Afrique noire qui tentent de se diriger vers les Iles Canaries.!
Depuis quelques années, une agriculture intensive a vu le jour en plein désert avec le forage de profonds puis. On y cultive principalement des tomates dans des serres absolument gigantesques.
Les commerces du centre ville valent le détour, il y a plein de petits restau. Mieux vaut quand même réfléchir et faire le bon choix avant de s'y aventurer. Il y en a pour toutes les bourses marocaines (surtout pour les petites) et les conditions d'hygiène vont forcément avec le tarif du menu On y trouve à la fois de nombreux commerces de téléphones portables (les marocains en raffolent) mais aussi des échoppes et ateliers sortis d'outre temps dans lesquels c'est 100% récup et débrouillardises. Le must à voir, ce sont les petits ateliers de mécanique. Disons que ce sont les ancêtres de Renault Minute, mais y'a 80 ans, et encore !! Ils sauront en revanche vous refaire une culasse de mobylette avec une boite de conserve
Le marché couvert est à visiter absolument !! Vous y trouverez un marché aux légumes, aux volailles et à la viande et forcément au poisson. Il est assez coloré et plein d'odeurs parfois agréables, parfois épouvantables pour nous européens (surtout côté viande et volaille). Mais il y règne une ambiance on ne peut plus typique.
La vie en ville est rythmée par les appels à la prière sonné par la mosquée et j'étais à chaque fois épaté par le nombre de personnes déambulant à 4h00 du matin pour s'y rendre !!
Dakhla est une ville encore constituée d'une partie très pauvre de bidons ville, partie difficile à voir si on ne s'aventure pas vers le port. Il y existe cependant une vraie solidarité et tout le monde mange à peu près à sa fin.
Les habitants de Dakhla sont assez cool globalement et n'hésitent pas à vous faire connaître leurs spécialités locales et sont très fiers de vous inviter à boire le thé ou à diner. Ce n'est pas comme à Casa ou c'est un peu chaud parfois. A Dakhla, on peut vivre sans stress.
Ce qui m'a interpelé à chaque voyage là-bas c'est la simplicité de ces gens et de leurs moyens d'existence. J'ai une dernière anecdote : alors que je péchais avec ma canne à 1000 euros sur une plage surplombée d'une falaise, un petit homme d'une trentaine d'année est descendu avec l'aisance d'une chèvre de la falaise pour récupérer une seiche qui venait de s'échouer. Ils vivait seul dans le désert à 40 km de Dakhla, dans un espèce de caverne creusée dans la croute de calcaire et vivait de pêche et d'eau sulfureuse qui résurgeait du désert !! Limite préhistoire le truc !!
Moi J'avais honte de débarquer avec mon matos ultra sophistiqué !
Voilà un peu mon expérience du sud Maroc.
J'espère que je ne vous ai pas tous endormi
Je n'ai pas d'avis à vous donner sur les différents camps de pêche et de kite européens, à l'époque ou j'y allais, il n'en existait qu'un seul, et je me suis toujours passé de ses services. Je louais avec des potes un appartement dans la ville de Dakhla et je péchais des plages en compagnie d'un ami Sahraoui dont la vente des courbines représentait son moyen d'existence. Un très chic type dont j'ai régulièrement des nouvelles et qui continue cette activité .
Pour faire court, Dakhla est une ville portuaire récente qui est située non loin de la frontière mauritanienne. Ce fut durant les années 75 jusque dans les années 80 le théâtre des affrontements du «Front Polisario » entre l'armée marocaine et les résistants Sahraouis (qui occupaient ce désert avant la prise de position de l'armée). Ce conflit durera une dizaine d'année et fera des milliers de morts de chaque côtés !! Un des pires épisodes de cette guerre fut l'anéantissement total des habitants du « village espagnol », village aujourd'hui fantôme situé face à Dakhla, de l'autre côté de la lagune, ! les Sarhaouis une nuit ensablèrent vivants les 600 occupants marocains du village et aucun corps ne fut retrouvé !
Une très grande partie du désert autour de Dakhla fut truffé de mines par l'armée Marocaines et je déconseille fortement de partir en ballade dans le désert, que ce soit en 4x4, à pieds ou même à dos de chameau sans un guide marocain très expérimenté sous peine de finir en petits morceaux ! Il existe encore aujourd'hui une tension entre l'armée et le Sahraouis et des échauffourées éclatent régulièrement.
Dakhla est aujourd'hui une ville qui vit essentiellement de la mer : de la pêche au chalut et de la pêche des poulpes dont les asiatiques raffolent. Sur le port de Dakhla, une usine de conditionnement des poulpes fonctionne en 3/8, et de nombreux hommes de la ville embarquent sur de gros chalutiers ou sur des espèces de grandes pirogues de 8 m de long environ par équipages de 5 ou 6 hommes. Sur ces petites embarcations, ils restent parfois en mer une semaine et font tout à bord : pêche, feu pour se réchauffer et se nourrir...
Comme chacun a pu le constater, le vent là-bas souffle fort et des embarcations chavirent régulièrement sous la force de le houle. Le large de Dakhla est aussi le passage forcé des bateaux de migrants clandestins d'Afrique noire qui tentent de se diriger vers les Iles Canaries.!
Depuis quelques années, une agriculture intensive a vu le jour en plein désert avec le forage de profonds puis. On y cultive principalement des tomates dans des serres absolument gigantesques.
Les commerces du centre ville valent le détour, il y a plein de petits restau. Mieux vaut quand même réfléchir et faire le bon choix avant de s'y aventurer. Il y en a pour toutes les bourses marocaines (surtout pour les petites) et les conditions d'hygiène vont forcément avec le tarif du menu On y trouve à la fois de nombreux commerces de téléphones portables (les marocains en raffolent) mais aussi des échoppes et ateliers sortis d'outre temps dans lesquels c'est 100% récup et débrouillardises. Le must à voir, ce sont les petits ateliers de mécanique. Disons que ce sont les ancêtres de Renault Minute, mais y'a 80 ans, et encore !! Ils sauront en revanche vous refaire une culasse de mobylette avec une boite de conserve
Le marché couvert est à visiter absolument !! Vous y trouverez un marché aux légumes, aux volailles et à la viande et forcément au poisson. Il est assez coloré et plein d'odeurs parfois agréables, parfois épouvantables pour nous européens (surtout côté viande et volaille). Mais il y règne une ambiance on ne peut plus typique.
La vie en ville est rythmée par les appels à la prière sonné par la mosquée et j'étais à chaque fois épaté par le nombre de personnes déambulant à 4h00 du matin pour s'y rendre !!
Dakhla est une ville encore constituée d'une partie très pauvre de bidons ville, partie difficile à voir si on ne s'aventure pas vers le port. Il y existe cependant une vraie solidarité et tout le monde mange à peu près à sa fin.
Les habitants de Dakhla sont assez cool globalement et n'hésitent pas à vous faire connaître leurs spécialités locales et sont très fiers de vous inviter à boire le thé ou à diner. Ce n'est pas comme à Casa ou c'est un peu chaud parfois. A Dakhla, on peut vivre sans stress.
Ce qui m'a interpelé à chaque voyage là-bas c'est la simplicité de ces gens et de leurs moyens d'existence. J'ai une dernière anecdote : alors que je péchais avec ma canne à 1000 euros sur une plage surplombée d'une falaise, un petit homme d'une trentaine d'année est descendu avec l'aisance d'une chèvre de la falaise pour récupérer une seiche qui venait de s'échouer. Ils vivait seul dans le désert à 40 km de Dakhla, dans un espèce de caverne creusée dans la croute de calcaire et vivait de pêche et d'eau sulfureuse qui résurgeait du désert !! Limite préhistoire le truc !!
Moi J'avais honte de débarquer avec mon matos ultra sophistiqué !
Voilà un peu mon expérience du sud Maroc.
J'espère que je ne vous ai pas tous endormi
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Tu parles de l'histoire de Dakhla, c'est bien.
J'ajoute quand meme quelques détails à ton propos. Il faut prendre, à mon avis, l'histoire un peu plus en amont. Je cite wipi plus prosaïque que moi:
L’histoire du Sahara occidental est celle d'un territoire désertique peuplé par quelques tribus nomades, qui n'a jamais été organisé en État-nation. Elle est intimement liée à celle de ses voisins, le Maroc, Mauritanie et l'Algérie. Après quelques tentatives infructueuses au XVe siècle, les Espagnols en font une colonie entre 1884 et 1975. La décolonisation se réalise dans de mauvaises conditions car elle aboutit à l'annexion et la prise de contrôle du Sahara occidental par le Maroc et la Mauritanie et à la lutte armée d'un mouvement indépendantiste, le Front Polisario. Le Sahara occidental est aujourd'hui un territoire non autonome selon l'Organisation des Nations unies, revendiqué par le Royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique ; son statut définitif reste en suspens depuis le cessez-le-feu de 1991.
"l'annexion et la prise de contrôle du Sahara occidental par le Maroc", s'appelle la marche verte. 350 000 Marocains sous l'égide de M5 sont allés "pacifiquement" prendre le contrôle. Parler de cette marche verte avec des Marocains, nous fait vite comprendre que cet évenement est aussi important pour eux que notre 14 Juillet.
A noter que les nations unies ont un camp à Dakhla (MINURSO), comme au liban d'ailleurs avec la FINUL ce qui montre bien que ce territoire est dans un status quo depuis de nombreuses années.
En discutant avec les Sahraouis on comprends vite la rancœur qui les anime, pas forcément besoin d'aller en ville pour le constater. D'un autre coté, le royaume Marocain par la colonisation par l'argent achete une relative paix sociale.
Pas simple....
pas simple comme histoire.
J'ajoute quand meme quelques détails à ton propos. Il faut prendre, à mon avis, l'histoire un peu plus en amont. Je cite wipi plus prosaïque que moi:
L’histoire du Sahara occidental est celle d'un territoire désertique peuplé par quelques tribus nomades, qui n'a jamais été organisé en État-nation. Elle est intimement liée à celle de ses voisins, le Maroc, Mauritanie et l'Algérie. Après quelques tentatives infructueuses au XVe siècle, les Espagnols en font une colonie entre 1884 et 1975. La décolonisation se réalise dans de mauvaises conditions car elle aboutit à l'annexion et la prise de contrôle du Sahara occidental par le Maroc et la Mauritanie et à la lutte armée d'un mouvement indépendantiste, le Front Polisario. Le Sahara occidental est aujourd'hui un territoire non autonome selon l'Organisation des Nations unies, revendiqué par le Royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique ; son statut définitif reste en suspens depuis le cessez-le-feu de 1991.
"l'annexion et la prise de contrôle du Sahara occidental par le Maroc", s'appelle la marche verte. 350 000 Marocains sous l'égide de M5 sont allés "pacifiquement" prendre le contrôle. Parler de cette marche verte avec des Marocains, nous fait vite comprendre que cet évenement est aussi important pour eux que notre 14 Juillet.
A noter que les nations unies ont un camp à Dakhla (MINURSO), comme au liban d'ailleurs avec la FINUL ce qui montre bien que ce territoire est dans un status quo depuis de nombreuses années.
En discutant avec les Sahraouis on comprends vite la rancœur qui les anime, pas forcément besoin d'aller en ville pour le constater. D'un autre coté, le royaume Marocain par la colonisation par l'argent achete une relative paix sociale.
Pas simple....
pas simple comme histoire.
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- Enregistré le : lun. 24 mai 2010 12:34
Bonjour a tous,
Effectivement, on peut se rendre a Dakhla en toute sécurité par ses propres moyens, il y a aucun soucis, je m'y rend depuis 2003. Maintenant, loger en ville (à Dakhla) n'est pas le meilleur moyen pour un séjour kite, car les spots principaux dans le fond de la baie se trouvent a 27 km de Dakhla et donc s'y rendre tous les jours en 4x4 n'est pas pratique et très fatiguant a la longue. Aussi, c'est vrai qu'il existe des camps très commerciaux depuis peu mais dans tous les cas, cela sera dépaysant par rapport a tous ce que l'on connait ailleurs, car les camps sont au bords de la lagune, avec des dune de sable autour, c'est très calme et très sauvage. Si vous désirez maintenant quelque chose de plus local, je vous conseille L'auberge des Nomades du Sahara qui est en place depuis 2005 sur place, dont le directeur est un local et donc ne veut surtout pas perdre son empreinte locale pour ses clients, on le ressent très bien sur place.
Bon vent !
@+
Effectivement, on peut se rendre a Dakhla en toute sécurité par ses propres moyens, il y a aucun soucis, je m'y rend depuis 2003. Maintenant, loger en ville (à Dakhla) n'est pas le meilleur moyen pour un séjour kite, car les spots principaux dans le fond de la baie se trouvent a 27 km de Dakhla et donc s'y rendre tous les jours en 4x4 n'est pas pratique et très fatiguant a la longue. Aussi, c'est vrai qu'il existe des camps très commerciaux depuis peu mais dans tous les cas, cela sera dépaysant par rapport a tous ce que l'on connait ailleurs, car les camps sont au bords de la lagune, avec des dune de sable autour, c'est très calme et très sauvage. Si vous désirez maintenant quelque chose de plus local, je vous conseille L'auberge des Nomades du Sahara qui est en place depuis 2005 sur place, dont le directeur est un local et donc ne veut surtout pas perdre son empreinte locale pour ses clients, on le ressent très bien sur place.
Bon vent !
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